Dans mes différents collèges, j’ai souvent été la dernière arrivée…ce qui veut qu’on m’a souvent laissé les classes sans option…et qui dit « classe sans option » dit « niveau hétérogène ».
J’ai dû donc m’adapter au niveau des élèves, notamment de ceux qui précisent sur leur fiche de rentrée qu’ils haïssent n’aiment pas le français.
Entre autres choses follement ludiques, je leur propose des évaluations différenciées. Mais keskecédonc ?
Cela peut prendre deux formes :
- soit j’ôte tout simplement de l’évaluation une partie des exercices ;
- soit je leur propose de choisir entre trois évaluations :
- une évaluation « Expert » (qui permet d’obtenir 20 points sur 20)
- une évaluation « Intermédiaire » (version light qui permet d’obtenir 16/20)
- une évaluation « Débutant » (version PPRE ultra-light qui permet d’espérer un 13/20)
L’évaluation « Expert »
Elle représente le niveau attendu d’un élève lambda. Elle conserve toutes les questions liées à l’implicite.
L’évaluation « Intermédiaire »
Elle est de même longueur mais contient des aides, notamment pour la compréhension de l’implicite. Si une recherche dans le texte est demandée, elle précise un nombre de lignes réduit pour faciliter la recherche.
L’évaluation « Débutant »
Elle évacue la majeure partie des questions faisant appel à l’implicite.
Certaines questions sont à choix multiples.
Le nombre de lignes demandé est réduit lors des travaux d’écriture.
Les réponses contiennent des guides pour aider l’élève à argumenter. Exemple : « Tristan aime ……………. car il ……….. . En effet, à la ligne…… « .
Certaines questions peuvent être traitées sous forme de schéma, carte mentale, etc.
Après quelques années de test
J’ai remarqué que beaucoup de « bons élèves » commençaient par choisir les évaluations pour débutant, les élèves plus en difficulté choisissent quant à eux évaluation « Expert », ayant peur de perdre des points s’ils sont notés sur 13 ou 16. Ce n’est qu’au bout de quelques mois qu’ils choisissent l’évaluation la plus adaptée à leur niveau.
Une fois le premier trimestre passé, on constate que les élèves débutants finissent par progresser et choisir le niveau intermédiaire avec succès. Au 3ème trimestre seulement, les élèves qui ont commencé l’année avec des évaluations « intermédiaires » accèdent au niveau « Expert ». Malheureusement, certains « débutants » restent à ce niveau toute l’année.
On peut sans doute expliquer la progression plus rapide des « débutants » car une plus grande motivation. Ils étaient sûrement davantage découragés qu’en réelle difficulté.
Le plus difficile, pour l’enseignant…
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, ce n’est pas la conception des trois sujets, mais plutôt mémoriser le barème de correction pour les trois évaluations différentes…