Cette année, j’ai inscrit mes 6ème à deux dispositifs proposés par la DSDEN du Cher:
– Le Printemps du théâtre ;
– Le Prix des Lecteurs de théâtre.
Le cadre institutionnel du Printemps du théâtre
Il s’agit d’un parcours théâtral annuel autour d’un thème ou d’un auteur, associant pratique artistique et école du spectateur. Il se déroule en trois temps:
-un temps de formation assuré par l’artiste parrain et à destination des enseignants ;
– un temps de spectacle pour les élèves ;
– un temps de rencontre pour tous ;
Cette année, le thème retenu était : le conte et ses réécritures pour le théâtre; et l’artiste parrain : l’auteur et metteur en scène Bruno Castan.
Mon expérience pour ma première participation
Mes élèves de 6ème ont bénéficié cette année d’une heure de pratique théâtrale par semaine que j’ai pu assurer dans le cadre de l’accompagnement éducatif grâce à ma Principale qui a judicieusement inclus cette heure dans l’emploi-du-temps des élèves, après un cours de français.
Ils se sont également rendus à la Maison de la Culture de Nevers et de la Nièvre pour assister à la représentation de Un Beau matin, Aladin mis en scène par Charles Tordjman et interprété par la comédienne Agnès Sourdillon accompagné de nombreux marionnettistes. Pour beaucoup de mes élèves, il s’agissait de leur première sortie au théâtre ! J’avais donc bien préparé la sortie en assistant à une représentation en région parisienne quelques mois plus tôt et en me documentant grâce aux pièces démontées. Heureusement, le programme de 6ème permet d’exploiter plus longuement Les Mille et une nuits en classe.
Parallèlement, la Ligue de l’Enseignement a financé l’intervention de la metteur en scène Adrienne Bonnet à hauteur de 6 heures. Etant donné la faible capacité de concentration des 6ème, nous avons choisi de découper ces heures en trois sessions de deux heures. Elles ont eu lieu au CDI ou à la salle municipale.
Aux collègues qui souhaiteraient tenter l’aventure, je conseille de réserver la salle 5 ans plusieurs mois à l’avance pour éviter d’être devancé par un cours de sophrologie, ou pire: par la Biennale du timbre berrichon qui mobilise les lieux pendant plusieurs jours. Le mieux est encore de se rapprocher du théâtre local. Pour ma part, je mute tellement souvent que j’ai rarement eu l’occasion de faire des partenariats: difficile de solliciter une structure culturelle quand on sait fin juin où l’on sera nommé en septembre.
Adrienne Bonnet nous a aidé à monter le début de Marie des Grenouilles. Cette pièce de Jean-Claude Grumberg met en scène un roi qui, en mourant, laisse son royaume à ses deux filles, lesquelles doivent trouver un prince parmi les grenouilles qui coassent dans les douves du château. Les princes s’avèrent être sanguinaires ou lâches, préférant la ruse au combat.
Pourquoi avoir choisi cette pièce ? Tout d’abord, pour une raison assez pragmatique: j’avais 27 élèves facétieux chérubins à inclure dans le casting. Pour éviter les débordements dans les coulisses et les confusions entrée/sortie, il fallait que tous soient sur scène. Marie des Grenouille compte parmi ses personnages « le peuple » dont le nombre peut être infini : me voilà sauvée !
Ensuite, je l’ai choisie pour une raison plus citoyenne. La phrase-clé de la pièce est: « La paix est bonne pour tout le monde » . Par les temps qui courent, j’ai voulu montrer aux futurs citoyens le danger de la réplique « Une seule race, un seul roi, une seule grenouille ! » . Théâtre et éducation à la citoyenneté sont, selon moi, inextricables.
Mes élèves présenteront le début de la pièce le 13 mai prochain au Hublot de Bourges, puis une « version longue », en juin, dans une salle municipale de Vierzon. La présentation de Bourges rassemble les 5 établissements participants : chaque groupe présente son travail avant un temps d’échange avec l’auteur parrain Bruno Castan.