Dans l’établissement où j’ai fait mon année de stage, toutes les salles disposaient d’un Tableau Numérique Interactif (on dit aussi Tableau Blanc Interactif selon les modèles). Il s’agissait du Collège Georges Charpak de Goussainville (95), établissement pilote pour le numérique dans le Val d’Oise en 2008. Chaque professeur se voyait confier un ordinateur portable récent qu’il pouvait emmener à la maison. En plus d’une salle informatique bien dotée, deux « classes mobiles » complétaient le tout (il s’agissait de deux classes d’ordinateurs portables disposés sur un charriot pour une utilisation en classe). C’était encore les début de l’ENT (Espace Numérique de Travail) avec Scolastance. Voilà pour le contexte dans lequel j’ai découvert le TNI.
Depuis, j’ai fréquenté divers modèles et divers logiciels:
– Interwrite ;
– Smart Notebook ;
– Active Inspire.
Ces logiciels ont la faculté de combiner divers outils : le diaporama, le lecteur vidéo, le lecteur de son, d’image, la capture d’écran, etc. La liste est longue, mais voici quelques éléments qui, selon moi, font la différence auprès des élèves:
Un premier avantage net du TNI : il accroit l’autonomie des élèves. Combien d’entre nous entendent chaque jour « Madâââââme, est-ce qu’il faut écrire en bleeeeeeeu ?/ souligner en rouuuge ? Faire un alinéaaaa ? » Ces questions disparaissent avec le TNI ! Il suffit pour cela de mettre une page Seyes en arrière plan et de coller les documents de cours sur la page. Ainsi, les élèves n’ont qu’à reproduire exactement ce qui est au tableau.
Autre détail : outre le fait d’écrire directement sur le texte, le surligneur, et autres manipulations, on peut tout simplement écrire les noms des élèves lecteurs qui identifient immédiatement le passage à lire. C’est un détail, mais il fait gagner du temps.
Selon moi, le plus grand apport du TNI est la manipulation de la langue. En effet, le TNI permet de déplacer sur la page un mot, un groupe de mots ou tout autre objet sélectionné. Sur la plupart des logiciels, il est possible d’isoler une phrase de son texte d’origine et de la coller sur une autre diapositive (une autre page). Ainsi, on peut décortiquer la phrase, faire toutes les manipulations possibles sans être parasité par le reste du texte, idéal pour une analyse en constituant. C’est ainsi qu’il est possible de montrer qu’un adjectif épithète ou un complément circonstanciel est vraiment mobile puisqu’on amènera les élèves à les déplacement eux-mêmes, physiquement, sur le TNI. Outre l’utilisation de la mémoire kinesthésique chez les élèves, le TNI permet de rendre tangibles certaines notions de grammaire qui restent souvent abstraites ou compliquées sur un tableau traditionnel.
Trois inconvénients du TNI :
– Au début, on a tendance à surpréparer son cours, multipliant les diapositives et les supports, ce qui laisse peu place à l’émergence de la parole des élèves ou leur interprétation du texte, bref: à la spontanéïté ;
– Le coût du TNI est très élevé et souvent compensé par l’achat de Vidéoprojecteur Interactif (VPI) qui sont bien moins performants ;
– Il faut refaire ses cours si l’on change de logiciel de TNI car tous ne sont pas compatibles entre eux…ou pire : si l’on retrouve un bon vieux tableau noir sans vidéoprojecteur.